Voyage d’une vie
🙂 décembre 2013 🙂
Paris. Madrid. Buenos Aires. Ushuaia. Embarquement. Cap Horn. 2 jours de traversée dans un shaker.
Des Australiens, des Chinois, des Sud-Africains, des Canadiens, des Néo-Zélandais, des Russes… un commandant ukrainien. Et puis… les premières îles antarctiques. Zodiacs. Premiers pas à côté des manchots. Manchots Adélie. Manchots à jugulaire. Manchots Papous. Icebergs. Glace bleue. Glace blanche. Glace transparente. Et glace à bulles. Puis premiers pas sur le continent Antarctique. Et nos premières baleines à bosse. Et des phoques. Et d’autres îles. D’autres baies. Zodiacs. Et l’inoubliable Sandy, l’Australienne qui chez elle nage avec les requins, et qui a cru sa dernière heure arrivée quand un iceberg s’est fracturé juste devant son kayak. Et les annonces sur le bateau « Phoques en vue ! », tout le monde se ruant sur le pont à 6 heures du matin. Tous des enfants. « 3 « baleines à bâbord! ». Et les orques. Inoubliables. Et les montagnes. Pour moi les plus belles au monde. Puissantes et mystérieuses, plongeant directement dans la mer et presque entièrement recouvertes de neige ou de glace. Et les îles rendues inaccessibles par la banquise. Et les Albatros. Et le soleil qui ne se couche pas. Et cette énumération qui pourrait ne jamais finir…
Et puis quitter l’Antarctique. S’arracher de ce monde. Quitter ces îles et ces baies. Encore 2 jours de traversée, et cette fois-ci un vrai salut devant le Cap Horn. Et puis Ushuaia. Et puis le débarquement. Et puis Buenos Aires. Et puis Madrid. Et puis Charles-de-Gaulle. Et puis le RER. Et puis mon appartement.
Je viens de rentrer. Le retour a duré 36 heures d’aéroports et d’avions. Je l’ai déjà oublié.
Ce soir je pense à mes nouveaux amis de Denver, de l’Oregon, du Nevada et de San Francisco…, à Sandy. Et à ceux de mes amis français que j’avais emmenés là-bas sans qu’ils le sachent. Je pense à mon manchot à la patte cassée. Je pense à mes montagnes de l’Ile Nansen. Aux glaciers bleus. A la banquise que j’ai juste aperçue. A l’immense amour de tout l’équipage pour ce continent. Au Cap Horn qui semble si accueillant quand on revient de là-bas. Aux manchots empereurs que je ne verrai jamais. Et à tout ce que j’aurais voulu que ce voyage soit aussi pour moi.
J’ai laissé un peu de mon cœur là-bas. Et c’est très bien comme ça.